NAISSANCE DE L'ENREGISTREMENT, DE L'ÉLECTRONIQUE APPARITION DES PREMIERS INSTRUMENTS (I877-I920)
Au cours du XIXe siècle, divers essais s'approchent de la technologie de l'enregistrement. Thomas Young, un de ces grands hommes touche-à-tout que le siècle des Lumières a laissé à I’histoire, imagine, le premier, un procédé reproduisant graphiquement, sur du noir de fumée, les vibrations du son. C'est Édouard Léon Scott de Martinville, un Français, qui y parviendra en 1857, dans le cadre de l’expérimentations scientifique. Son Phonautographe est capable de dessiner des sons. Leurs vibrations se transmettent à un stylet fixé sur une membrane élastique et se reproduisent au contact d'un cylindre mobile recouvert de noir de fumée. Le procédé, permettant d' < écrire et [de] dessiner par le son >, n'autorise cependant pas sa relecture, non envisagée par Scott de Martinville.
En 1877, Charles Cros, français lui aussi, sera le premier à imaginer que le procédé peut fonctionner dans les deux sens. Le 30 avril, un pli cacheté envoyé à l’Académie des sciences de Paris certifie cette découverte et fournit les plans (non réalisés) du Paléophone. Cet appareil (qui ne verra jamais le jour) permet, via le même principe du stylet sur membrane élastique, de tracer un sillon dans du métal mou (étain) à partir de vibrations sonores et de pouvoir ensuite lire le son ainsi fixé en repassant le stylet dans le sillon tracé.
Le début de l'aventure du son fixé
C'est pourtant Thomas Edison que l'histoire retiendra, à juste titre, comme l'inventeur du premier procédé fonctionnant réellement, basé sur un principe similaire. La même année en effet, aux États-Unis, cet inventeur de génie, à qui l'on devra aussi entre autres choses l'ampoule électrique incandescente, conçoit le Phonographe dont il déposera le brevet l'année suivante, en 1878 (Cros pestera contre son manque de moyens et le peu d'intérêt qu'a suscité son projet). Un cylindre d'acier mis en rotation par une manivelle et recouvert d'une feuille d'étain se gaufre sous l'action d'une aiguille soutenue par un diaphragme et surplombée d'un entonnoir (pour guider les ondes sonores). Puis par le chemin inverse, le son ainsi fixé est restitué. Plus tard, des cylindres de cire seront utilisés (à partir de 1886 avec le Graphophone de Chichester Bell - cousin d'Alexander Graham Bell, inventeur du téléphone - et de Charles Sumner Tainter). Un pavillon en forme de cornet sera rajouté pour une meilleure captation et rediffusion du son. Parmi dix utilisations possibles envisagées par Edison, la conservation de la musique n'intervient qu'en quatrième place après un usage de dictaphone, de livre parlé pour aveugles et d'enseignement des techniques de la parole. Le cylindre ne permet pas, ou peu, la reproduction du support. On doit enregistrer autant de fois que l'on souhaite un exemplaire ou le copier d'un appareil à l'autre mais la qualité n'est pas du tout satisfaisante.
La suite tout prochainement
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